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Mésaventures en urbex


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Ces derniers jours, sur ma page Facebook, je vous ai présenté mes explorations dans des lieux désaffectés. Pour ceux.elles qui ne l’ont pas vu, j’ai également créé une story Instagram disponible “A la une” sous forme de rétrospective à ce sujet.


J’ai réalisé quelques explorations en urbex, notamment en 2016 et 2017. Des endroits tous différents, avec leurs histoires et leur passé, mais tous aussi passionnants. Pour les connaisseurs, certains de ses endroits vous seront familiers puisque assez connus. Si ces lieux suscitent notre intérêt, ils ne sont pas libres d’accès ni sans dangers. Cependant, lorsque nous ne sommes pas directement confrontés au danger, il est difficile de se l’imaginer. C’est pourquoi je vous un petit récap' de mes petites mésaventures en urbex.


  • Le garage, 2016

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Nous n’avions jamais entendu parlé de ce lieu. Avec une amie, nous avons vu le hangar sur le bord de la route, et on s’est dit “Tiens, si on allait voir !”. Un site assez petit, une partie extérieure, un hangar composé d’un couloir et de plusieurs petites pièces sur les côtés.

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Au bout du couloir, on apercevait une vieille voiture. A mesure que l’on avancait, l’angoisse de ne pas voir ce qu’il se trouvait dans les pièces sur les côtés grandissait. Des vêtements, de la nourriture, mais personne à l’horizon. Le bruit du vent à travers les portes et les fenêtres étant important, il était difficile de savoir si quelqu’un se trouvait là.

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Après avoir exploré l’intérieur, nous sommes allé dans le jardin juste derrière où trônaient de vieilles voitures abandonnées. Ce n’est que le soir en rentrant, que je parle de ce hangar “super sympa” et que mes parents m'expliquent que c'est en réalité un repère de junkie bien connu et que nous aurions pu y faire de (très) mauvaises rencontres.



  • L’ancienne cité des eaux, 2016 et 2017

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Nous étions deux à visiter les lieux, et ce n’était pas notre premier passage. Nous connaissions donc l’accès, les extérieurs, ainsi que la partie plus “usine”. Nous avons voulu découvrir le manoir adjacent, même si celui-ci est plus dangereux d’accès, les sols étant branlants voire en décomposition, de même que les escaliers.


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Y entrer fut simple, mais à l’intérieur, on sentait le sol se dérober sous nos pas. Des débris (placo, laine de verre…) disposés sur le parquet masquaient les éventuels trous dans le sol. Nous avons pris beaucoup de temps pour traverser la pièce principale. Constitué de plusieurs étages, il est évident qu’une fois passé le plus dur, nous ne souhaitions pas nous arrêter là. Cependant, les escaliers étaient également en piteux état. Une visite qui s’est donc basée sur la prudence et le stress de tomber d’un étage à chaque pas. A la sortie du manoir, il nous a fallu nous cacher quelques temps afin de ne pas être vus par des agents de la Ville. Cette visite ne représentait pas un danger en elle-même mais sans porter attention à l’état des lieux, elle aurait pu devenir très dangereuse.



  • L’Usine Simon, 2016

Nous étions quatre. Notre première erreur a été de garer la voiture à proximité. Nous avons commencé notre exploration, bâtiment par bâtiment, découvrant des tableaux, documents d’entreprise, coffre fort… Nous y avons passé un moment tellement l’ensemble était passionnant. Après avoir visité la moitié du site, nous sommes entré dans ce qui semblait être l’accueil de l’usine.

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L’un de nous était déjà dans la pièce quand nous avons entendu au loin une sorte de sirène. Il nous a fallu quelques secondes pour nous rendre compte qu’il s’agissait en fait de la sonnerie d’alarme du bâtiment. Deuxième erreur, nous n’avions pas vu la caméra infrarouge. Nous sommes partis en courant jusqu’à la voiture, et nous avons tourné dans la ville un moment avant de se décider à rentrer.


C’est sur le chemin du retour que nous avons remarqué qu’une voiture de police nous suivait. Nous avons donc continué de tourner aux alentours de la ville, jusqu’à ce que la voiture arrête de nous suivre. Plus de peur que de mal, certes, mais on se souviendra de cette visite. A cause de ces petites inattentions, nous n’avons malheureusement pu visiter que la moitié du site. L’alarme ayant été déclenché, il n’était pas prudent d’y retourner pour le moment. Par la suite, l’usine a été détruite.

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  • La clinique, 2017

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La clinique désaffectée est, je pense, l’endroit le plus angoissant que j’ai visité. Un véritable labyrinthe. Nous y sommes allés à trois photographes, dont l’un connaissait les lieux par coeur. Sans cela, impossible de s’y promener et d’en retrouver la sortie. Nous avons parcouru les étages, encore illuminés par le soleil qui traversait les fenêtres et les portes vitrées.


Sans s’en rendre compte, nous descendions dans les fonds de la clinique. Plus de lumière. Nous n’avions qu’une lampe pour nous éclairer. Nous sentions le froid de plus en plus intense jusqu’au moment où notre guide nous annonce “Nous sommes dans la morgue.”.


Le froid, le manque de lumière, les débris, les graffitis plus inquiétants les uns que les autres sous forme de taches de sang, de messages de mort… Nous avons traversés les couloirs, l’accueil, les pharmacies, les chambres, les salles d’opérations, la morgue, la chapelle, durant plusieurs heures.



Si les lieux étaient froids et inquiétants, c’est aussi de savoir qu’il s’agit d’une clinique où des personnes sont venus pour donner la vie, guérir, soigner, mais aussi souffrir et mourir qui nous a angoissé.



  • L’école, 2017

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La première fois que je suis allé dans cette école, j’étais accompagnée d’une modèle qui connaissait le site. Nous étions deux jeunes filles, prêtes à arpenter les lieux dans le but de trouver le spot idéal pour réaliser notre séance de nu artistique. Nous avons commencé par visiter le bâtiment principal, laissant de côté le préau qui se trouvait juste à côté. En discutant de nos idées, nous avons commencé notre séance au premier étage. Une demi-heure plus tard, j'ai entendu du bruit au rez-de-chaussée, ressemblant à des pas, mais aucune voix. Rien à l’extérieur, nous avons pensé au bruit du vent. Après quelques de prises de vues, j'ai senti quelque chose d’étrange. Mon modèle ne voyait pas ce qu’il se passait derrière moi, j’étais dans l’angle de la pièce, où se trouvait la porte.



En me retournant, un homme se trouvait derrière moi. D’apparence, monsieur tout le monde, l’air un peu étonné de voir quelqu’un ici. Il s’est approché, et je lui ai demandé poliment d’attendre un instant, le temps de finir nos quelques prises de vues, sans lui dire que mon modèle était nu. Dans un geste de panique, j’ai attrapé les vêtements de mon modèle qui étaient près de moi et lui ai envoyé à travers la pièce en disant bien fort “Il y a quelqu’un.”. Aucun geste n’aurait été assez rapide, cet homme était bien déterminé à aller dans cette pièce.

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J'ai tenté de le freiner pour laisser à mon modèle d'enfiler ses vêtements. “Vous faites des photos ? Moi aussi j’en fais avec son téléphone !". Il a continué de nous parler et de s’engager dans la pièce ne laissant pas le temps à mon modèle le temps de s’habiller totalement. “Je veux juste aller dans cette pièce et après je m’en vais”. Les discussions qui ont suivies sont floues, la panique ayant pris le dessus.


Nous avons tenté de rester le plus calme possible et nous lui avons dit que nous allions partir en espérant que cela suffirait. Nous sommes retourné au rez-de-chaussée mais il nous a suivies à quelques mètres de distance. Son vélo était en bas. Nous sommes allé à la voiture et avons décidé d’attendre : est-ce qu’il va nous suivre, partir… Enfermées dans la voiture, nous l'avons vu passer à côté de nous, s’engager dans un cul de sac, revenir, faire le tour. A ce moment, nous sommes parties. Nous étions en semaine, un après-midi, et en face de cette école désaffectée se trouvait une nouvelle école, où se trouvaient des enfants. S’il a été surpris par notre présence, la vue que lui donnait cette fenêtre donnait sur l’école, et les photos qu’il prenait aussi. Oui, les pervers ressemblent à monsieur tout le monde.


Extrait de notre séance (écourtée)

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J’ai réalisé des explorations en urbex pendant près de deux ans. Chaque lieu est singulier, on ne sait jamais ce qu’il peut s’y produire. On commence tous novices, et on apprend de nos erreurs. Les miennes ont été nombreuses à mon sens, et j’ai eu de la chance qu’il ne m’arrive rien. Les leçons que je tire de ces histoires et les points sur lesquels je ne peux qu’insister sont les suivants :

  • N’y aller pas seul.e, ni entre filles. Une présence masculine dissuade davantage un inconnu qui se trouve face à vous.

  • Renseignez-vous sur les lieux, leur composition, les entrées ET les sorties possibles sur le site en cas de pépin.

  • Faites attention où vous mettez les pieds et soyez attentifs à tout ce qui vous entoure.

  • Si vous emportez votre matériel pour y faire des photos, prenez le minimum, au mieux dans un sac à dos, pour pouvoir courir.

  • Ayez un téléphone chargé, et prévenez un proche que vous êtes en exploration.

Si ces visites ont été prenantes et stressantes, beaucoup d’autres de mes sorties se sont déroulées sans encombre, notamment la cité coloniale, l’ancien hôpital maritime, le fort militaire...


Si, vous aussi, il vous est arrivé des mésaventures en urbex,

n'hésitez pas à me les partager !

 
 
 

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Création 12/2016 © Clara Empio

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